Ethique ou Big Data

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Comment concilier éthique et Big Data ?

Les statistiques économiques sont sans appel : selon McKinsey Global Institute, le volume mondial de données double tous les trois ans. Cette augmentation exponentielle est principalement liée à l’essor des plateformes numériques, des capteurs sans fil, des applications de réalité virtuelle, et des milliards de smartphones en circulation. Cependant, dans un tel flux de données, le respect de la morale et de la personne humaine peuvent s’en retrouver en danger.

Alors comment faire prévaloir une question d’éthique en matière de données alors que la concurrence se veut mondiale ? Les européens doivent-ils se soumettre à une concurrence américaine et asiatique déloyale pour une question d’éthique ?

Pourquoi les Big Data ?

Un individu créé 1,7 Megabytes de données chaque seconde (soit l’équivalent d’une chanson de deux minutes).

Selon IDC, 200 milliards de dollars seront générés par les Big Data en 2020. Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle (IA) a pris une place considérable dans l’économie. C’est d’ailleurs ce qui explique la demande croissante de spécialistes en analyse de données (Data Analysts, Data Scientists et Data Engineers).

Grâce à leurs sites web et à leurs actions de marketing digital, les entreprises peuvent collecter en interne un grand nombre de données sur leurs clients et prospects, qui sont ensuite analysés par ces spécialistes. Les informations récoltées leur permettent d’identifier les forces et les faiblesses de leurs discours marketing et commercial, et de mieux connaître leurs clients pour obtenir une personnalisation de la relation.

Une éthique bousculée

Mark Zuckerberg s'exprimant au Sénat au sujet du scandale Cambridge Analytica.

Face à cet engouement créé par les outils de l’IA, les inquiétudes se font ressentir : celle suscitée par l’utilisation des données recueillies par Face App ou encore le scandale de l’affaire Cambridge AnalyticaDeux affaires qui nous poussent à nous préoccuper du maintien de notre vie privée. Google, Amazon et autres géants américains ont imposé un rythme tonitruant de collecte de données; nos noms, numéros de téléphone, photos, adresses IP sont entre les mains de ces groupes qui menacent notre intimité.

Cela pousse parfois leurs concurrents européens dans leurs retranchements et les directives européennes en matière de respect de la vie privée peinent à se faire entendre.

La question d’éthique liée à l’utilisation des données est primordiale, notamment lorsqu’il s’agit de données médicales qui peuvent se retrouver en libre circulation. Il existe 4 principes médicaux qui doivent impérativement être respectés : l’autonomie (qui doit permettre au patient de posséder les informations essentielles à une véritable prise de décision), la bienfaisance (l’utilisation des données doit être bénéfique au patient), la non-malfaisance (traiter les données avec le consentement du patient, sans lui porter préjudice) et la justice (le professionnel de santé doit traiter chaque clients avec le même niveau d’attention). Le cas de la datasphère médicale est un cas délicat sur lequel les entreprises du domaine de la santé devraient être irréprochables en question d’éthique.

Là où les américains n’hésitent pas à entraver les libertés individuelles pour une question de sécurité (en témoigne le vote de l’US Patriot Act le 26 octobre 2001 grâce auquel un procureur peut placer en détention illimitée des étrangers soupçonnés d’appartenir à une organisation terroriste) et les chinois à mettre en place un système de surveillance généralisé pour contrôler leur population (se convertissant en un Big Brother empêchant les citoyens les plus mal notés à prendre l’avion ou le train), les européens se doivent de maintenir une certaine rigueur en terme de respect de leurs citoyens. La France, pays des Lumières et des droits de l’Homme, ne peut que s’indigner face aux révélations de Snowden au sujet de l’existence d’un programme de surveillance de masse (PRISM) qui centralise les informations d’américains vivant hors du territoire national.

Le scandale de Cambridge Analytica en juillet 2018 a enfoncé le clou et conforté les européens dans leur idée de réglementer l’utilisation de données par les entreprises : l’entrée en application du RGPD en mai 2018 et les différentes amendes européennes à l’encontre des géants américains en sont la preuve formelle.

Des solutions efficaces ?

Mais ces mesures sont-elles efficaces pour autant ?

En termes de Chiffre d’Affaire, les 10 millions d’euros réclamés à Facebook par l’Italie sont générés en … 10 minutes d’activité ! Le 4 mars 2019, Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, tirait la sonnette d’alarme sur les dangers de l’Intelligence Artificielle et de la récolte de données. Là ou Éric Schmidt, ancien PDG de Google (2001-2011), déclarait : « S’il y a quelque chose que vous voulez que tout le monde ignore, peut-être devriez-vous commencer par éviter de le faire », il se peut que les européens n’aient d’autres solutions que celle de faire évoluer eux-mêmes leurs normes morales afin de rivaliser avec les géants américains et asiatiques, quitte à perdre leur avantage concurrentiel que constitue une éthique irréprochable.

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