Célèbre épisode religieux pour certains, journée “sans école“ pour d’autres, pour nombres de salariés le statut de ce jour demeure encore ambigu. Jour férié ordinaire, journée de solidarité, journée chômée non rémunérée, pas de panique, nous allons tout vous expliquer !
2003-2008 : Le lundi de Pentecôte, une journée de solidarité
Le lundi de Pentecôte devient une journée de solidarité en juin 2004 à l’initiative de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin suite à la canicule qui a frappé l’Hexagone en 2003,. Celle-ci consiste à obliger tout salarié (sauf stagiaires et jeunes salariés de moins de 18 ans) à travailler une journée supplémentaire sans contrepartie financière afin de contribuer à la prise en charge et l’autonomie des personnes âgées et handicapées. Les employeurs quant à eux se retrouvent également contraints de reverser 0,3% de la masse salariale au CSA (Caisse Nationale de Solidarité Autonomie).
Depuis 2008 : Le lundi de Pentecôte redevient un jour férié… pas tout à fait comme les autres
Faute d’approbation par la plus grande majorité, en avril 2008, cette loi est abandonnée et les entreprises sont désormais libres de choisir parmi les jours fériés le jour travaillé durant lequel leurs salariés ne seront pas rémunérés. Cette réforme offre également aux employeurs une plus grande flexibilité en leur donnant la possibilité de choisir la manière dont ils vont contribuer à cette journée de solidarité :
- Choix d’un autre jour férié (sauf 1er mai).
- Retrait d’un jour de congé ou de RTT avec accord au préalable de l’employeur.
- Répartition de 7 heures supplémentaires (3.5 heures pour les salariés à temps partiel) non payées au cours de l’année.
Le lundi de Pentecôte est donc bien redevenu un jour férié mais pas forcément chômé. Selon une étude du groupe Randstad, seulement 30% des salariés travaillent ce jour. En effet, outre les entreprises qui ont fixé cette date comme leur journée de solidarité, un employeur a le droit d’imposer à ses salariés de venir travailler ce jour-là avec pour contrepartie leur salaire habituel.
Quelle efficacité pour la journée de solidarité ?
Depuis 2003, on estime que la journée de solidarité a permis de récolter la coquette somme d’environ 3 milliards d’euros par an dont 60% pour le financement des soins aux personnes âgées notamment dans les maisons de retraite et 40% pour la subvention des allocations et prestations des personnes dépendantes et/ou handicapées.
Néanmoins, l’efficacité de la journée de solidarité reste mitigée si bien que depuis 2018, le Président Emmanuel Macron et son gouvernement réfléchissent à l’instauration d’une deuxième journée de solidarité dans le but de lutter contre la dépendance des personnes âgées dans un contexte toujours croissant de vieillissement de la population française.
Et moi dans tout ça ? Vais-je travailler ce prochain lundi de Pentecôte ?
Pour faire simple, à toi lecteur, data scientist, data analyst ou data engineer qui lit cet article et qui se demande encore s’il va travailler ce prochain lundi de Pentecôte, la distinction se fera principalement de cette manière :
- Fonctionnaire : lundi de Pentecôte = jour férié chômé
- Salarié dans le privé : lundi de Pentecôte = jour férié travaillé
Vous l’aurez donc compris, même si ce sera le cas pour la plus grande majorité d’entre nous, pas tout le monde n’aura le luxe de profiter d’une grass mat’ bien méritée, de partir en week-end prolongé, ou bien de tout simplement se reposer le temps d’une journée !