Deep Blue : l’ordinateur qui a révolutionné le monde des échecs

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Une partie d’échecs est si complexe qu’il y avait là un défi majeur pour l’intelligence artificielle. Pour parvenir à battre le champion du monde, IBM a mis les grands moyens…

C’est une histoire tellement palpitante qu’elle a fait l’objet d’une mini-série, Rematch, diffusée sur Arte. Le suspense lié à ces confrontations homériques a pleinement été restitué par cette production qui retrace la victoire historique d’une machine sur un homme, lors de l’ultime match de l’ordinateur Deep Blue contre Gary Kasparov, le 11 mai 1997.

Le projet Deep Blue

C’est durant ses études de doctorat à la Carnegie Mellon University que Feng-hsiung Hsu a démarré le développement d’un superordinateur jouant aux échecs. Une fois son doctorat en poche en 1989, Hsu a été recruté par IBM Research afin de poursuivre ce projet. Sa mission : parvenir tôt ou tard à vaincre le champion du monde d’échecs. L’ordinateur développé par Hsu et son équipe porte le nom de Deep Blue. Pour l’entraîner au mieux, IBM a recruté plusieurs maîtres des échecs parmi lesquels Joel Benjamin, champion américain du domaine.

Terrassé par Gary Kasparov

C’est en 1996, du 10 au 16 février, que l’ordinateur Deep Blue affronte pour la 1ère fois le russe Garry Kasparov à Philadelphie. Les conditions du match stipulent que chaque joueur dispose de 2 heures pour effectuer les 40 premiers coups.

Cette année-là, l’ordinateur d’IBM remporte la première partie, mais le champion du monde reprend rapidement l’avantage. Avec un score de 4 à 2, il élimine Deep Blue avec brio.

Au sein d’IBM, la déception est forte et on souhaite qu’une partie revanche puisse être organisée. De fait, le géant de l’informatique se doit de redorer son blason suite à une série de déconvenues qui ont fait plonger son cours de bourse.

Kasparov refuse d’abord la proposition, puis se laisse tenter. En premier lieu, IBM propose une compensation financière significative. De plus, Kasparov souhaite démontrer qu’il est tout à fait en mesure de battre une version améliorée de Deep Blue et donc que l’intelligence humaine est supérieure à l’intelligence artificielle.

Le match revanche de 1997

Durant plus d’une année, les ingénieurs d’IBM améliorent Deep Blue et parviennent à une situation dans laquelle le super ordinateur doté de 30 processeurs fonctionnant en parallèle et soutenus par 480 puces d’échecs dédiées, est capable d’évaluer 200 millions de coups possibles à la seconde. 

Le premier match de la nouvelle série de rencontres a lieu le 3 mai 1997 à New York. Or, lors du premier match, à la grande surprise des gens d’IBM, Kasparov remporte la partie haut la main.

Pourtant, le lendemain, lors de la 2ème partie, le 11ème coup joué par Deep Blue désarçonne Kasparov, qui peine à trouver ses marques. Au final, le joueur russe finit par abandonner la partie. Il s’avèrera qu’il aurait pu obtenir un match nul s’il avait tenu bon.

Kasparov accuse IBM de tricher

Il s’ensuit une période de forte tension de part et d’autres. Durant les trois parties suivantes, la tension est à son comble, d’autant que chacune s’achève par un match nul. Il reste que Kasparov, qui s’estimait invincible, a été ébranlé dans sa confiance. Il ira jusqu’à accuser IBM de tricher et de faire intervenir des joueurs humains dans les coulisses.

Deep Blue déjoue les tactiques de Kasparov

Le 11 mai, lors de l’ultime rencontre, Kasparov a pris pour option de dérouter autant que possible Deep Blue avec de nombreux mouvements inattendus. Toutefois, au 7ème coup, le champion du monde tente une tactique qui se révèle inefficace, Deep Blue en profitant pour affaiblir progressivement son challenger. L’ordinateur d’IBM finit par l’emporter. 

Avec un score de 3,5 – 2,5, Deep Blue est donc sorti vainqueur et mondialement la nouvelle fait l’effet d’un choc.

Une percée dans l’intelligence artificielle ?

Pourtant, Deep Blue n’a pas réellement accompli ses prouesses en tant que machine pensante mais davantage par ce qui a été qualifié de « force brute » – une puissance de calcul telle qu’il pouvait analyser un nombre titanesque de mouvements possibles pour déterminer quel pouvait être le meilleur. Le meilleur de l’IA restait encore à venir.

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