Alors que l’IA devient la “technologie révolutionnaire” de la décennie, le cabinet de conseil Talan a voulu observer le ressenti des Français à propos des IA génératives. Associés à l’institut IFOP, ils ont mis en ligne le sondage “Les Français et les IA génératives”, analysés par Laurent Cervoni.
Que pensent les Français de l’IA générative ?
L’IA générative bouleverse nos sociétés, un phénomène majeur dont 71 % des français ont entendu parler selon le sondage. Parmi ceux qui en ont entendu parler, 74 % la voient comme une révolution industrielle, une preuve de l’enthousiasme qu’elle génère.
En France, ChatGPT domine le marché, 62 % des Français qui utilisent l’IA générative se servent du chatbot de Microsoft. 44 % en font même usage pour des besoins professionnels et personnels :
– 34 % Augmenter ses connaissances
– 31 % Effectuer des recherches comme dans un moteur de recherche
– 26 % Traduire des textes
– 20 % Augmenter sa productivité
– 20 % Générer des textes, lettres de recommandation, tribune, e-mail, etc.
– 18 % Augmenter sa créativité
Malgré le fait que beaucoup de personnes l’utilisent, une grande majorité s’en cache. On constate dans le sondage que 68 % des interrogés ne parlent pas de leur utilisation de l’IA générative à leur supérieur hiérarchique.
Les Français maîtrisent-ils l’IA générative ?
Selon Laurent Corveni, docteur en informatique et directeur du centre de recherche et Innovation du groupe Talan, l’utilisation actuelle de l’IA est problématique. Le fait de se servir de ChatGPT pour augmenter ses connaissances peut s’avérer dangereux, car les IA génèrent 30 % d’erreurs dans leurs réponses. Le besoin de formation et d’acculturation pour les populations est urgent selon Corveni.
Ce besoin d’acculturation, les Français le mentionnent également par le fait que 72 % de ceux qui n’utilisent pas l’IA générative ne pensent pas avoir les compétences nécessaires. Ces mêmes personnes aimeraient que des instituts publics ou des organismes de formations enseignent l’utilisation de l’IA générative, en montrant les avantages et les inconvénients. Parmi eux, une crainte majeure concernant l’émancipation de l’IA se fait ressentir, 68 % ont peur qu’elle ne se développe trop et qu’elle puisse les remplacer.
Les utilisateurs d’IA doivent aussi être sensibilisés aux dangers de leur utilisation : viabilité des informations, problèmes de cybersécurité et fuites de données. Les entreprises doivent mettre en place des dispositifs ou former leurs managers pour accompagner les utilisateurs et les rassurer dans leur utilisation pour qu’ils n’aient plus à craindre d’être remplacés.
Qui utilise l’IA générative ?
D’après le sondage de l’IFOP, les jeunes sont les avant-gardistes de l’IA, avec 45 % d’utilisateurs pour les 18-24 ans. Comparés à cette génération, les plus de 35 ans sont distants, et seulement 18 % d’entre eux s’en servent.
Cela s’explique par le fait de savoir de quoi est composée une IA générative. Pour les moins de 35 ans, 49 % le savent, alors que ce chiffre descend à 31 % pour les plus de 35 ans.
Un choc générationnel selon Corveni, qui risque d’entraîner des problèmes d’ordre et managériaux au sein des entreprises. Les nouvelles générations ne voudront pas écouter un supérieur qui ne comprend pas l’usage des nouveaux outils. On pourrait voir naître une frustration chez cette génération qui pourrait mener à des départs massifs ou des conflits internes. Les entreprises doivent se saisir de cette problématique et y remédier au plus vite en formant leur responsable à cette nouvelle vague d’outils.
L’apprentissage de ces nouvelles technologies apparaît comme une nécessité. Quand on sait que 72 % des Français ne pensent pas avoir les compétences pour utiliser ces IA et que 68 % ont peur de leur développement, le manque d’acculturation est inquiétant.
C’est pourquoi des organismes de formations, comme DataScientest, proposent des cursus d’apprentissage sur les différents métiers de la data, de la cybersécurité et du développement cloud.
La population française à besoin de combattre cette peur de l’IA. Une crainte justifiée quand on sait qu’une étude de Goldman Sachs prédit un remplacement de 300 millions d’emplois par l’IA. C’est pourquoi, si cet article vous a plu et si vous envisagez une carrière dans la Data Science, n’hésitez pas à découvrir nos articles ou nos offres de formations sur DataScientest.
Source : talan.com