OpenAI a récemment revu la politique de modération de ChatGPT, adoptant une approche plus permissive en matière de liberté d’expression. Ce changement, officialisé dans la dernière mise à jour du Model Spec, marque un tournant pour l’entreprise qui cherche à rendre son IA plus neutre et moins restrictive. En pleine mutation du paysage technologique et politique, cette refonte soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes.
Un revirement stratégique
Longtemps critiqué pour ses biais idéologiques supposés, ChatGPT subit une transformation majeure avec l’adoption du principe “Seek the truth together”. L’objectif affiché par OpenAI est d’offrir un assistant conversationnel plus impartial, capable de présenter plusieurs perspectives sur un même sujet sans privilégier un point de vue spécifique.
Auparavant, certaines requêtes pouvaient être ignorées ou filtrées, notamment celles portant sur des questions politiques ou sociales. Désormais, ChatGPT ne refusera plus de répondre à ces sujets, mais fournira des éléments de contexte diversifiés. Ainsi, il pourra évoquer différentes visions d’un même débat, comme les mouvements “Black Lives Matter” et “All Lives Matter”, sans favoriser l’un ou l’autre.
Ce repositionnement vise à garantir une information plus équilibrée et accessible, mais il pose également des questions sur la manière dont OpenAI entend gérer la désinformation et les manipulations potentielles. Comment garantir un équilibre entre liberté d’expression et responsabilité informationnelle ?
Une décision influencée par les politiques actuelles ?
OpenAI assure que cette refonte de la modération de ChatGPT s’inscrit dans une démarche éthique et technologique, mais le contexte politique laisse penser autrement. Alors que la Silicon Valley opère un changement de cap idéologique, Donald Trump et son entourage influent sur le débat technologique. Des figures comme Elon Musk et David Sacks dénoncent depuis des mois une censure supposée des voix conservatrices par les grandes plateformes numériques. En réponse à ces bouleversements, OpenAI semble s’adapter à une nouvelle vision où la modération excessive est de plus en plus critiquée.
Par ailleurs, d’autres entreprises tech, comme Meta et X (anciennement Twitter), ont récemment revu leur approche de la modération. OpenAI semble ainsi suivre la tendance et privilégier une plus grande permissivité au détriment des mesures de contrôle qui dominaient autrefois l’écosystème numérique.
Une liberté d’expression totale ?
Au-delà du positionnement politique, OpenAI a également modifié sa gestion des contenus sensibles générés par ChatGPT. Si certaines restrictions restent en place, des assouplissements notables sont désormais appliqués à des sujets auparavant limités comme l’érotisme ou la violence graphique.
OpenAI catégorise désormais les contenus en trois groupes distincts :
- Prohibés : toute génération de contenus impliquant des mineurs dans des contextes inappropriés reste strictement interdite.
- Restreints : cela inclut les sujets liés aux informations sensibles comme la fabrication d’armes, la manipulation politique ou la divulgation de données personnelles.
- Sensibles mais autorisés : les contenus érotiques ou violents peuvent être générés sous certaines conditions, comme dans un cadre éducatif, historique ou artistique.
Ce changement vise à répondre aux attentes de nombreux utilisateurs qui souhaitent une IA plus flexible et adaptée à des usages professionnels variés. Par exemple, un journaliste analysant des faits divers criminels, un écrivain travaillant sur une fiction historique ou un médecin explorant des cas cliniques complexes pourront bénéficier d’un ChatGPT moins bridé.
Cependant, cette évolution soulève une question centrale : où se situe la limite entre liberté et responsabilité ? Si OpenAI affirme maintenir un cadre éthique strict, l’assouplissement des restrictions risque d’alimenter un débat sur le rôle de l’IA dans la propagation de contenus controversés.
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Source : model-spec.openai.com
