Gibberlink, le nouveau langage incompréhensible de l’IA

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Les agents conversationnels sont-ils en train d’outrepasser le langage humain ? C’est ce que laisse penser une vidéo posté sur X qui met en évidence un phénomène troublant : deux IA capables d’échanger dans un langage indéchiffrable pour l’humain. Derrière cette expérience, un protocole open-source nommé Gibberlink, conçu pour optimiser la communication entre machines. 

Une langue spécifique à l'IA

Le langage humain n’est pas conçu pour maximiser la rapidité et la précision des échanges entre IA. C’est sur ce constat que Boris Starkov et Anton Pidkuiko ont développé Gibberlink, un protocole de communication open source à base de sons digitaux optimisés pour l’échange d’informations entre machines. Concrètement, ce système remplace les mots par des signaux compressés, réduisant ainsi le temps de transmission et la consommation d’énergie.

Lors d’une démonstration publique organisée par ElevenLabs à Londres, deux agents conversationnels ont basculé en « mode Gibberlink », produisant une séquence sonore proche des modulations émises par de vieux modem tout droit sortis d’un film de science-fiction. 

Une nouvelle qui émerveille autant qu'elle inquiète

D’un point de vue technique, Gibberlink ouvre des perspectives fascinantes. En supprimant la contrainte d’un langage destiné à l’humain, les IA peuvent se parler de manière bien plus efficace

Mais cette évolution suscite aussi des réactions plus mitigées. Si les machines commencent à développer des modes de communication autonomes, quelle sera la place de l’humain dans ces échanges ? Le fait d’être exclu d’un dialogue entre IA soulève des inquiétudes sur la transparence des décisions automatisées et sur les risques de dérive.

Une difficulté supplémentaire pour assurer la transparence des IA

L’alignement des IA avec les attentes humaines repose sur des mécanismes de contrôle stricts, déjà mis à rude épreuve par la nature même du machine learning. Les systèmes à base de réseaux neuronaux fonctionnent comme des boîtes noires, où les processus décisionnels sont souvent difficiles à retracer. Avec un langage crypté comme Gibberlink, cette opacité pourrait encore s’intensifier.

La question de la responsabilité en cas d’erreur devient alors centrale. Si un système autonome prend une décision erronée en utilisant une communication inaccessible aux humains, qui pourra la comprendre, l’analyser et la corriger ?

Face à ces enjeux, les experts plaident pour une régulation adaptée. Il s’agit de trouver un équilibre entre le développement de ces nouvelles technologies et la nécessité de conserver un certain degré de supervision humaine.

L'IA nous échappe-t-elle ?

Gibberlink est une avancée qui pousse les capacités des intelligences artificielles vers une efficacité accrue, mais elle accentue aussi les défis en matière de gouvernance et de transparence. Tant que ces systèmes restent sous contrôle humain, ils continueront d’être des outils puissants au service de l’innovation. Mais si l’on ne développe pas des mécanismes de surveillance et de compréhension, ce genre de technologie pourrait creuser un fossé irréversible entre l’IA et ses créateurs.

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Source : x.com

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