Le gouvernement français a annoncé un investissement de 300 millions d’euros le 29 novembre 2025 pour lancer 15 nouveaux programmes de recherche stratégiques au sein de son plan France 2030. Le financement cible des secteurs critiques, incluant la santé, l’énergie décarbonée, les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle, afin de renforcer la souveraineté technologique du pays. Les programmes, pilotés par l’Agence nationale de la recherche, s’étendront sur 8 à 10 ans à partir de 2026.
L’initiative constitue une pierre angulaire de la stratégie industrielle globale du président Emmanuel Macron, le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) assurant la supervision stratégique sous l’autorité du Premier ministre. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche copilotera les programmes aux côtés des ministères sectoriels, dont la Santé, l’Agriculture et l’Énergie, d’après La Tribune.
Si les allocations exactes par programme demeurent non dévoilées, ces initiatives de recherche exploratoire reçoivent généralement entre 20 et 100 millions d’euros chacune sur toute leur durée. Le gouvernement s’attend à ce que cet investissement public catalyse des financements privés supplémentaires dans ces domaines stratégiques.
Priorités de recherche stratégiques
Les programmes couvrent cinq domaines essentiels conçus pour consolider l’indépendance technologique française. En santé, les chercheurs se focaliseront sur des technologies de diagnostic précoce, des méthodes de transplantation augmentée et des innovations pour la santé des femmes et des couples. Les initiatives de transition écologique visent l’agroécologie et la préservation de la biodiversité.
La recherche énergétique se penchera sur des solutions décarbonées alors que la France cherche à respecter ses engagements climatiques. Les programmes de technologies de souveraineté abordent trois domaines cruciaux : des semi-conducteurs avancés, les cadres d’évaluation de l’intelligence artificielle, et des technologies de jumeaux numériques. Une initiative d’accès aux connaissances complète le portefeuille, visant à démocratiser l’information scientifique.
Les programmes seront distribués principalement sous forme de subventions aux laboratoires publics de recherche via l’ANR, marquant une rupture avec les financements d’innovation en phase plus mature généralement gérés par Bpifrance. Cet accent mis sur la recherche exploratoire vise à créer des percées fondamentales plutôt que des applications commerciales immédiates.
Impact sur le marché et calendrier
L’investissement marque la détermination de la France à réduire sa dépendance envers les fournisseurs étrangers de technologies, en particulier dans les semi-conducteurs et l’IA — des secteurs où la souveraineté européenne est devenue une préoccupation urgente. Le calendrier coïncide avec l’intensification de la concurrence mondiale dans les technologies critiques et les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement révélées par les tensions géopolitiques récentes.
Les détails de mise en œuvre, incluant la liste complète des programmes et les répartitions budgétaires spécifiques, devraient être annoncés progressivement à mesure que l’ANR structurera chaque initiative. La date de lancement en 2026 permet une planification minutieuse et l’engagement des parties prenantes, le déploiement devant probablement s’étaler sur plusieurs mois.
Cet engagement de long terme — s’étendant sur près d’une décennie — reflète la reconnaissance par le gouvernement que les innovations de rupture exigent des investissements soutenus au-delà des cycles politiques habituels.
Sources
- La Tribune



