Ce jeudi 12 octobre s’est déroulée, à l’hôtel Bedford, Paris 8, la 8e édition de la “Journée de la Transition Numérique”, un événement organisé par l’association professionnelle eFutura. À cette occasion, le thème abordé était “l’intelligence artificielle, de la révolution technologique jusqu’au remplacement de l’humain ?”. Retour sur les informations échangées lors de la première table ronde.
Depuis 2016, la Journée de la Transition Numérique est le rendez-vous annuel dédié à la révolution industrielle numérique. Organisées par l’association professionnelle eFutura, ces tables rondes et conférences réunissent différents chercheurs, acteurs et clients autour de l’actualité de la transition numérique.
Portant sur la révolution de l’intelligence artificielle, la deuxième table ronde de cet événement “l’intelligence artificielle, augmentation ou remplacement de l’humain ?” a permis de soulever différentes questions sur l’impact des IA sur l’humain – notre adoption des IA et celle faite en entreprise – la fracture de la société qu’apporte ces innovations.
Vers une fracture de notre société
Toujours animé par Wladimir Taranoff, cette deuxième session de débat s’est organisée autour de 5 autres acteurs. Face à l’émancipation de l’intelligence artificielle, l’animateur a alors demandé aux experts comment ils voyaient l’innovation de l’intelligence artificielle. Est-on aujourd’hui à un tournant ou une fracture de cette avancée ?
“Beaucoup de choses ont évolué depuis novembre dernier, et beaucoup de choses risquent encore de changer” annonce Dominique Boullier, Professeur des Universités émérite en sociologie à l’IEP Paris (Sciences Po), des changements qui ont alors permis à beaucoup d’entreprises de décupler leurs productions. Néanmoins, beaucoup critiquent cette mise à disposition au grand public, facilitant la propagation de fausses informations et alimentant la peur d’un remplacement de l’humain par la machine. Cette peur de l’IA, Ibrahima Nour Eddine Diagne, membre fondateur de African Performance Institute (API), la décrit comme “une incompréhension de l’IA, qui ne mène qu’à de l’appréhension et de la crainte.” Selon lui “Nous sommes conditionnés au digital et à l’IA depuis toujours, mais nous ne sommes pas habitués à la voir si en avant.” Mais cette apparition si soudaine apporte aussi son lot de bonnes nouvelles. Pour Caroline Chopinaud, Directrice Générale Hub France IA, cette popularité a permis de remettre l’IA sur le devant de la scène, un sujet oublié et pourtant “omniprésent dans le numérique d’aujourd’hui”.
Pour autant, les entreprises et les gouvernements arrivent à un tournant dans cette avancée, vont-ils choisir un développement contrôlé, en se tournant vers des boîtes blanches, des logiciels open source et des instituts de contrôle et de test, ou choisiront-ils la course à l’innovation en risquant la sécurité des populations et l’accroissement du domaine du fake ? Si les décideurs choisissent la deuxième option, “on observera un inversement des rôles, nous serons le produit et les IA les consommateurs, la technologie ira plus vite que nous, nous n’aurons pas le temps de nous adapter.” Préviens Ibrahima Nour Eddine Diagne.
L’impact de l’IA sur l’humain
Certes ChatGPT à permis de remettre le sujet de l’intelligence artificielle sur le devant de la scène médiatique, mais il a aussi amené avec lui, un mouvement de panique et d’opportunités. L’utilisation de l’IA générative par l’humain bouscule notre rapport au vrai et aux moyens de renseignements. Nous assistons à un remaniement de la réflexion humaine et aux méthodes d’informations, mais est-ce pour autant un bon signe ?
À ce sujet, les avis varient. ChatGPT a permis en effet de remettre en avant l’intelligence artificielle, mais, selon Dominique Boullier, il a également écarté de nos mémoires tout le travail accompli jusqu’ici. “L’IA générative a balayé ce qui s’était fait avant. Open AI a amené un vent de panique auprès de personnes qui utilisaient l’IA chaque jour, sans le savoir.” Un vent de panique, qui va nécessiter un travail de sensibilisation pour Caroline Chopinaud “L’IA est certes plus facile à utiliser et à comprendre, mais elle a eu un tel impact qu’on ressent aujourd’hui un gros besoin de sensibilisation auprès des personnes moins habituées au numérique.”
Désormais, l’IA générative est devenue un moyen de renseignement pour beaucoup de ses utilisateurs. Une façon de s’informer dangereuse quand on connaît les travers de l’IA à inventer des informations ou à faire des liens invraisemblables. Pour autant, cette utilisation s’inscrit dans une relation déjà perturbée dans notre rapport à l’information. “Le volume d’informations à engranger est trop gros, un humain est aujourd’hui incapable de suivre tout ce qui se passe et par conséquent on n’arrive plus à trier le vrai du faux, dans ce concept l’IA va venir déséquilibrer encore plus notre vision avec un florilège de fausses informations.” Informe Dominique Boullier. “L’IA n’est pas le problème” pour Sandrine Richard, Experte en sécurité et protection des entreprises et intelligence économique, “c’est comment l’humain s’en sert. Compte-t-il l’utiliser pour propager une propagande ou pour contrer des systèmes malware et traiter rapidement des informations importantes ?” Encore une fois, l’importance d’une IA éthique et d’une éducation à cette dernière se fait ressentir. Sans une bonne connaissance des systèmes et des fonctionnements de l’IA, une majeure partie de notre population se fera dépasser par cette innovation.
C’est donc dans ce sens que l’Europe travaille à la mise en place de normes de protection et de lois de régulations. Pour Sandrine Richard, “La France et l’Europe ne sont pas en retard comparé aux États-Unis à la Chine. C’est une différence de culture, un point de vue différent sur l’innovation et les risques à prendre. En contrôlant l’ISO, on contrôle le marché, mais pour garder ce contrôle il faut continuer l’investissement.”
L’IA est donc un sujet central de la transition numérique, un logiciel d’accélération capable de faciliter notre quotidien, du moment que l’on sait l’utiliser et reconnaître ses erreurs. S’éduquer et se former est alors devenue essentiel afin de ne pas se laisser dépasser par l’innovation grandissante de l’IA, mais encore faut-il choisir une formation de confiance.
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Revoir la deuxième partie de l’événement :