Les protocoles de routage permettent d’assurer l’efficacité optimale du trafic de données sur un réseau. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce sujet : fonctionnement, différents types, critères de sélection…
Nous vivons désormais dans un monde connecté, et les réseaux informatiques sont l’épine dorsale de cette connectivité. C’est eux qui permettent la communication fluide et instantanée entre des systèmes dispersés à travers le monde.
Au cœur de cette interconnexion, se trouve un élément vital et pourtant souvent méconnu du grand public : les protocoles de routage.
Ils jouent un rôle essentiel dans la transmission des données, en déterminant les chemins optimaux que les informations emprunteront pour atteindre leur destination. Alors, de quoi s’agit-il exactement ?
Retour sur les fondamentaux des réseaux et du routage
Afin de saisir pleinement l’importance des protocoles de routage, il est nécessaire de revenir aux fondements des réseaux informatiques.
Chaque réseau, qu’il soit local ou étendu à l’échelle mondiale, repose sur la capacité des dispositifs à communiquer entre eux.
Qu’il s’agisse de transmettre un e-mail, de charger une page web ou de participer à une visioconférence, les données doivent suivre un chemin spécifique à travers le réseau pour atteindre leur destination.
Avec le temps, les réseaux modernes sont devenus plus vastes et complexes, et nécessitent une organisation structurée pour assurer une communication efficace.
C’est précisément le rôle du routage, qui détermine la meilleure trajectoire pour acheminer les données d’un point à un autre. Il tient compte de facteurs tels que la rapidité, la disponibilité et l’efficacité des chemins disponibles.
Il s’agit donc de la clé de voûte de cette transmission d’informations. Il est indispensable pour la gestion optimale du trafic, afin d’éviter les ralentissements et les interruptions.
Les protocoles sont des ensembles de règles définissant la façon dont les données sont transmises. À présent, voyons quels sont les principaux types !
Les différents types de protocoles
On distingue deux catégories principales : les protocoles de routage statique, et les protocoles de routage dynamique.
Les statiques impliquent la configuration manuelle des chemins réseau par un administrateur. Chaque route est explicitement définie, ce qui peut offrir un niveau de contrôle très précis sur le flux des données.
Cependant, cette approche devient rapidement impraticable à mesure que la taille et la complexité du réseau augmentent. Elle est plus adaptée aux réseaux plus petits, où les changements dans la topologie sont rares.
De leur côté, les protocoles dynamiques permettent aux routeurs de communiquer entre eux pour partager des informations sur la topologie. Ils s’adaptent automatiquement aux changements dans la configuration du réseau, et ajustent les chemins en conséquence.
À l’évidence, cela les rend particulièrement adaptés aux réseaux de grande envergure et dynamiques. Parmi les plus connus, on peut citer OSPF (Open Shortest Path First), RIP (Routing Information Protocol), et EIGRP (Enhanced Interior Gateway Routing Protocol).
Les protocoles de routage intérieur
Lorsque le but est d’acheminer des données à l’intérieur d’un même système autonome (AS), on utilise les protocoles de routage intérieur. Ils sont essentiels pour optimiser la circulation des informations à l’intérieur d’un réseau.
L’un des plus couramment exploités est l’OSPF (Open Shortest Path First). Il fonctionne en évaluant la topologie du réseau et en calculant les chemins les plus courts entre les routeurs.
Ce protocole utilise un algorithme à état de lien, établissant une base de données des liaisons et sélectionnant les routes les plus efficaces. C’est ce qui en fait un choix privilégié pour les réseaux complexes et de grande taille.
À l’opposé, RIP (Routing Information Protocol) est beaucoup plus simple. Il utilise l’algorithme de Bellman-Ford pour déterminer les chemins les plus courts, en se basant sur le nombre de sauts entre les routeurs.
En raison de ses limitations en termes de taille de réseau et de vitesse de convergence, il est nettement plus adapté aux réseaux plus petits.
Les protocoles de routage extérieur
Spécifiquement conçus pour faciliter le partage d’informations de routage entre différents systèmes autonomes, les protocoles de routage extérieur permettent l’interconnexion de réseaux indépendants.
Le plus célèbre est sans nul doute BGP : Border Gateway Protocol. Il est utilisé sur internet pour échanger des informations de routage entre les systèmes autonomes.
Contrairement aux protocoles intérieurs, il ne se concentre pas uniquement sur la distance physique entre les routeurs. Il prend également en compte des politiques de routage, ce qui permet aux administrateurs réseau de prendre des décisions mieux éclairées sur la manière dont le trafic doit être dirigé.
Par conséquent, BGP joue un rôle crucial dans la stabilité et l’évolutivité de l’internet global. Sur ce, une question se pose : comment choisir entre les différents protocoles de routage ?
Les critères de choix de protocole de routage
Le choix d’un protocole de routage dépend de divers facteurs, et les administrateurs réseau doivent prendre la bonne décision en fonction des besoins spécifiques de leur réseau.
L’un des principaux critères à prendre en compte est la taille du réseau. Comme nous l’avons déjà mentionné, les petits réseaux peuvent tirer parti de protocoles statiques, tandis que les réseaux plus vastes requièrent des protocoles dynamiques pour gérer efficacement les changements.
Il faut aussi tenir compte d’exigences spécifiques comme la qualité de service (QoS) ou la sécurité. Par ailleurs, certains protocoles sont optimisés pour la rapidité et cela peut s’avérer crucial dans des environnements où la latence doit être minimisée.
C’est en considérant tous ces éléments qu’il devient possible de sélectionner le protocole le plus adapté pour une efficacité opérationnelle optimale. Cependant, un autre aspect est tout aussi important. Il s’agit de la sécurité.
Protocoles de routage et cybersécurité
Toute vulnérabilité dans le protocole peut compromettre l’intégrité et la disponibilité du réseau. De fait, la sécurité revêt une importance capitale.
Il existe différentes menaces. Les routeurs compromis peuvent émettre des annonces de routage incorrectes, par malveillance, et entraîner la redirection du trafic vers des destinations indésirables.
Les protocoles peuvent aussi être submergés de trafic lors d’une attaque par déni de service (DoS), entraînant une dégradation des performances voire une interruption totale du service.
En outre, les attaquants pourraient tenter de manipuler la table de routage pour diriger le trafic vers des destinations non autorisées.
Face à ces risques, les protocoles doivent être équipés de mécanismes robustes pour les contrer. Certains d’entre eux prennent en charge des mécanismes d’authentification pour s’assurer que seuls les routeurs autorisés peuvent émettre des annonces.
Une autre protection est le chiffrement des communications entre les routeurs, visant à empêcher la lecture non autorisée des informations de routage. La mise en place de filtres sur les annonces peut aussi empêcher la propagation de fausses informations.
Évolutions récentes et nouvelles technologies
Au fil du temps, les protocoles de routage continuent d’évoluer pour répondre aux défis posés par les réseaux modernes. Deux tendances émergentes particulièrement notables ont vu le jour.
Les nouveaux protocoles émergents introduisent des concepts novateurs, afin de répondre aux besoins spécifiques des réseaux contemporains tels que la facilité de gestion et la prise en charge d’environnements virtuels.
Par ailleurs, des paradigmes tels que le Software-Defined Networking (SDN ou réseautage défini par logiciel) et l’Intent-Based Networking (IBN) apportent de nouvelles approches pour la gestion des réseaux, influençant également les protocoles.
Conclusion : les protocoles de routage, clé de voûte du transfert de données
En déterminant la manière dont les données circulent à travers les réseaux, les protocoles de routage influencent directement la performance, la stabilité et la sécurité des communications.
Il s’agit donc d’un élément incontournable des technologies de réseau, dont les professionnels doivent impérativement comprendre les nuances et être capables de choisir judicieusement en fonction des besoins spécifiques de leur infrastructure.
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