Dès 2026, la facturation électronique deviendra incontournable pour toutes les entreprises assujetties à la TVA. Ce changement majeur vise à simplifier vos échanges, sécuriser vos données et renforcer la lutte contre la fraude. Découvrez les règles, le calendrier officiel et les étapes clés pour préparer sereinement votre transition.
Qu’est-ce que la facturation électronique ?
Définition simple et principes clés
La facturation électronique correspond à l’émission, la transmission et la réception d’une facture sous un format numérique structuré, lisible à la fois par l’humain et par un logiciel comptable. Elle ne se limite pas à un simple PDF envoyé par email. Elle impose des normes, des formats et des canaux sécurisés pour garantir l’authenticité, l’intégrité et la traçabilité de vos factures.
En d’autres termes, vous dématérialisez vos factures de manière encadrée, en conformité avec la réglementation française et européenne.
Différence entre facture électronique et facture dématérialisée PDF
Un PDF non structuré est un document numérique, certes pratique, mais qui nécessite une saisie manuelle. La facture électronique, quant à elle, repose sur des données codifiées, directement exploitables par vos outils, sans retraitement. Vous gagnez en rapidité, en exactitude, et vous évitez des erreurs récurrentes.
Les objectifs de la réforme
La généralisation de la facturation électronique poursuit plusieurs buts :
- lutter contre la fraude à la TVA grâce à une transmission automatique des données,
- simplifier les processus internes, réduire les tâches fastidieuses et sources d’erreurs,
- renforcer la traçabilité et la transparence des échanges,
- harmoniser les pratiques à l’échelle européenne.
Ainsi, cette réforme ne se limite pas à une contrainte, elle représente aussi une opportunité pour automatiser vos flux administratifs.

Calendrier officiel de la facturation électronique
Les grandes étapes de déploiement jusqu’en 2026
La réforme s’applique par étapes, afin de laisser le temps aux entreprises de s’adapter. Dès septembre 2026, vous devrez être en mesure de recevoir une facture électronique, puis selon votre taille, vous serez amenés à émettre à des dates précises.
Report et nouvelles échéances confirmées par la DGFiP
Initialement prévue dès 2024, l’entrée en vigueur a été reportée. Le calendrier a été fixé par la DGFiP dans la loi de finances. Ce report vous donne plus de temps, mais il ne faut pas tarder : les obligations sont désormais inéluctables.
Dates clés pour se préparer selon la taille de l’entreprise (micro, PME, ETI, grands groupes)
Catégorie d’entreprise | Réception obligatoire | Émission obligatoire |
---|---|---|
Grandes entreprises et ETI | 1er septembre 2026 | 1er septembre 2026 |
PME, TPE, micro-entreprises | 1er septembre 2026 | 1er septembre 2027 |
Vous le voyez, la distinction se fait sur l’émission. Même les plus petites structures doivent déjà prévoir leur adaptation.
Qui est concerné ou exempté ?
Catégorie | Situation |
---|---|
Entreprises assujetties à la TVA | Obligées d’émettre et recevoir des factures électroniques, selon le calendrier officiel. |
Auto-entrepreneurs | Concernés dès lors qu’ils facturent des clients assujettis à la TVA. |
Transactions B2C | Non soumises à l’e-facturation, mais concernées par l’e-reporting. |
Opérations exonérées de TVA | Hors périmètre, mais certaines données doivent être transmises. |
Vous comprenez donc que rares sont les cas d’exemption. Il vous faut anticiper, quelle que soit la taille de votre activité.

Comment fonctionne la facturation électronique ?
Les 3 formats autorisés (UBL, CII, Factur-X)
Vous utiliserez l’un des trois formats normés :
- UBL : universel, basé sur XML, adapté aux ERP.
- CII : norme intersectorielle, reconnue à l’échelle internationale.
Factur-X : hybride, combinant un PDF lisible et un fichier XML exploitable.
Plateformes partenaires (PDP) et portail public de facturation (PPF)
Vous pourrez passer par :
- une PDP agréée par l’État, qui assure émission et transmission,
- le PPF, portail public accessible à toutes les entreprises,
- un opérateur de dématérialisation qui relaye vos factures vers une PDP.
Certaines entreprises choisissent des solutions orientées achats et fournisseurs. Par exemple, SAP Ariba permet de digitaliser vos processus d’achats et de facturation, tout en restant compatible avec les plateformes agréées.
Le e-reporting : définition, fonctionnement, entreprises concernées
Le e-reporting complète la facturation électronique. Vous devrez transmettre certaines données (ventes B2C, opérations internationales, encaissements). Ces informations alimentent directement l’administration fiscale, de manière périodique.
Données à transmettre et sécurisation des échanges
Vos factures devront comporter toutes les mentions obligatoires (SIREN, TVA, montants, adresses, délais de paiement). La transmission passera par des canaux sécurisés, garantissant l’intégrité et la conservation sur six ans.

Obligations légales et mentions indispensables
Vous devrez indiquer des mentions classiques (numéro de facture, date, identité des parties, montants HT et TTC), mais aussi de nouvelles informations comme le numéro SIREN, le type d’opération, ou encore le mode de paiement. Ces obligations assurent la transparence et facilitent le contrôle fiscal.
Avantages de la facturation électronique pour les entreprises
- Automatiser vos flux et réduire la saisie manuelle,
- Limiter vos coûts liés au papier, aux envois postaux, aux erreurs,
- Accroître la fiabilité et la traçabilité des échanges,
- Renforcer la conformité fiscale, éviter les redressements,
- Fluidifier la relation client-fournisseur, grâce à des échanges normalisés,
- Préparer vos systèmes à l’interopérabilité européenne.
Comment préparer votre entreprise à la transition
Choisir un logiciel ou une plateforme adaptée
Sélectionnez un outil conforme aux formats officiels et capable de communiquer avec une PDP. Vérifiez aussi son intégration avec votre comptabilité.
Pour les entreprises déjà équipées ou en réflexion sur leur système de gestion, un ERP complet comme SAP SD peut couvrir l’ensemble du cycle de vente jusqu’à la facturation, tout en s’intégrant aux nouvelles obligations d’e-facturation.
Si vous êtes une petite ou moyenne structure, vous pouvez opter pour un outil plus accessible comme Sage Business Cloud, qui centralise facturation, comptabilité et gestion commerciale dans un seul environnement.
Les grandes organisations peuvent se tourner vers des suites complètes comme Oracle PeopleSoft, qui intègrent nativement la gestion financière, la facturation électronique et la conformité fiscale.
Former vos équipes à la facturation électronique et au e-reporting
Impliquer vos collaborateurs est essentiel. Une bonne formation leur permettra d’adopter rapidement les nouveaux réflexes, et de limiter les erreurs.
Bonnes pratiques pour anticiper
Réalisez un audit de vos outils, testez vos flux avec une plateforme pilote, planifiez votre migration par étapes, et documentez les procédures. Vous serez ainsi prêt le jour J, sans perturbation majeure pour votre organisation.

Conclusion
La facturation électronique marque un tournant pour toutes les entreprises assujetties à la TVA. En comprenant son fonctionnement, en anticipant les échéances et en choisissant les bons outils, vous transformez une contrainte réglementaire en véritable levier d’efficacité. Plus tôt vous vous préparez, plus votre transition sera fluide et sécurisée. Profitez-en pour moderniser vos processus et gagner en fiabilité, en conformité et en productivité.