Agentique désigne une nouvelle génération d’intelligences artificielles capables non seulement de répondre à des requêtes, mais aussi de planifier, décider et agir de manière autonome. Découvrez en quoi elle diffère des IA génératives classiques, et quelles promesses elle porte pour les entreprises !
Depuis l’explosion des IA génératives comme ChatGPT, Gemini ou Claude, le monde découvre la puissance de systèmes capables de produire du texte, du code ou des images sur simple demande. Pourtant, malgré leurs prouesses, ces intelligences restent confinées à un rôle réactif : elles répondent à une question, mais ne prennent pas l’initiative d’aller plus loin.
Tout du moins, c’était le cas jusqu’à l’apparition de l’IA agentique : une nouvelle génération d’intelligence artificielle suffisamment avancée pour agir de manière autonome. Capable de planifier, d’exécuter et d’enchaîner plusieurs actions sans supervision constante, elle promet de transformer en profondeur la façon dont nous travaillons, consommons et interagissons avec les machines…
Du simple assistant au véritable agent
Contrairement aux modèles classiques qui se limitent à répondre à des requêtes, une IA agentique se comporte comme un agent autonome : elle perçoit un objectif, élabore un plan, choisit les bons outils, et s’ajuste en fonction du retour qu’elle reçoit.
D’après IBM, ces systèmes sont conçus pour atteindre des buts précis avec une supervision humaine minimale. AWS parle d’une IA capable de planifier et d’exécuter seule, tandis que UiPath insiste sur l’aspect combinatoire : plusieurs intelligences (raisonnement, mémoire, exécution) réunies dans un agent capable de s’améliorer au fil du temps.
En d’autres termes, on passe d’une IA « calculette intelligente » à une IA « collègue virtuel ». Là où un chatbot se contente de donner une réponse, un agent peut, par exemple, réserver un voyage complet, coder et déployer une application, ou encore coordonner plusieurs sous-tâches en parallèle.

Mémoire et outils : le moteur caché de l’agentique
Pour comprendre pourquoi l’IA agentique change la donne, il faut plonger dans ses fondations. Un agent n’est pas simplement un modèle de langage plus bavard : c’est une architecture complète, pensée pour prendre des décisions et les exécuter.
Alors qu’un chatbot classique « oublie » vite la conversation, un agent garde une trace des interactions passées et s’en sert pour progresser grâce à sa mémoire. Par exemple, un agent RH pourrait retenir les préférences de recrutement et affiner ses choix au fil des missions. En outre, là où une IA générative produit du texte, l’agent peut interagir avec des logiciels externes (CRM, ERP, navigateur web, services financiers). Cet accès aux outils et aux API lui permet d’agir dans le monde numérique plutôt que de rester enfermé dans une fenêtre de chat.
Percevoir une situation, analyser les données, agir en conséquence, puis corriger si nécessaire : c’est cette boucle perception-action qui donne à l’agent sa capacité d’adaptation. Ça ne vous rappelle rien ? C’est une approche très similaire à ce que fait un humain dans son travail quotidien ! Cependant, les agents IA solitaires n’étaient que la première étape de la révolution agentique. Désormais, plusieurs IA peuvent coopérer, se répartir les tâches et se coordonner comme une équipe virtuelle. Face à cette collaboration multi-agents, on imagine déjà des « mini-services » d’entreprise pilotés par des agents spécialisés : un agent marketing, un agent financier, un agent développeur, tous en interaction…
Retail, software, domotique : l’agentique déjà en action
Si l’IA agentique semble futuriste, elle est déjà bien plus présente qu’on ne le croit. Plusieurs géants de la tech testent activement cette approche, parfois sans même l’annoncer clairement. Le géant américain des hypermarchés Walmart a lancé « Sparky », un agent intégré à son app mobile. Aujourd’hui limité à la recherche et aux conseils, il est destiné à évoluer vers des actions proactives, comme passer des commandes ou optimiser un panier entier en fonction des habitudes d’achat.
De son côté, Microsoft planche sur un assistant shopping « toujours disponible », conçu pour recommander des produits, comparer les prix et même effectuer des achats, sans que l’utilisateur ait à répéter ses instructions.
On peut également citer Ecovacs, qui pousse l’agentique jusque dans la maison. Son robot aspirateur Deebot X11 embarque l’agent « Yiko », capable de choisir seul l’ordre des pièces à nettoyer ou le mode à activer selon le type de sol. Dans le développement logiciel, des solutions comme Devin (Cognition AI) franchissent un cap : on n’est plus dans l’autocomplétion de code façon Copilot, mais dans un agent qui conçoit, code, teste et déploie une application complète.
Et côté entreprise, des agents sont déjà utilisés pour automatiser le reporting, gérer proactivement des tickets IT ou préparer des entretiens de recrutement. Autant de tâches autrefois chronophages, désormais délégables à une IA qui apprend en continu. Ces exemples montrent que l’IA agentique infiltre déjà nos apps, nos outils de travail et même nos objets du quotidien !

Le boom du marché : chiffres clés
L’IA agentique attire déjà des investissements massifs et transforme les stratégies d’entreprise. Le marché mondial de cette technologie est évalué à 7,55 milliards de dollars en 2025, et devrait atteindre 199 milliards d’ici 2034, avec un taux de croissance annuel de 43,8 %. Autrement dit, c’est l’une des branches de l’IA à la croissance la plus explosive.
L’Amérique du Nord domine aujourd’hui le secteur avec environ 46 % de part de marché, mais l’Asie et l’Europe rattrapent rapidement leur retard. Côté adoption, plus de 51 % des entreprises déclarent avoir déjà mis en production des agents IA. Et ce n’est qu’un début : 35 % supplémentaires prévoient de franchir le pas dans les deux prochaines années. La dynamique est telle que 96 % des organisations annoncent vouloir étendre l’usage des agents IA dans les 12 prochains mois. Le pari n’est pas sans rendement : 62 % des entreprises s’attendent à un ROI supérieur à 100 % sur leurs projets.
Dans la répartition des usages, l’IT arrive largement en tête, suivi par le marketing, les ventes et la finance (environ 10 % chacun). Même les entreprises de taille intermédiaire (100 à 2000 salariés) sont massivement concernées : 63 % d’entre elles ont déjà des agents en production. Ces chiffres démontrent un engouement : l’IA agentique passe rapidement du laboratoire à l’entreprise, et les décideurs y voient une opportunité de transformation aussi majeure que l’arrivée du cloud il y a dix ans.
Pourquoi l’IA agentique séduit autant les entreprises ?
Pourquoi un tel enthousiasme ? Parce que l’IA agentique n’apporte pas qu’une amélioration incrémentale : elle change l’échelle de ce que l’on peut déléguer à une machine. C’est un gain de productivité massif. Là où une IA générative aide ponctuellement, un agentic AI peut prendre en charge des processus entiers, du début à la fin.
Mais cette technologie offre aussi une diminution de la charge cognitive. Au lieu de micro-gérer ses outils, l’utilisateur fixe un objectif global et laisse l’agent orchestrer les étapes. Il s’agit également d’un moyen de faire des économies financières. En automatisant des tâches complexes comme le reporting mensuel ou le support client multilingue, les entreprises réduisent drastiquement leurs coûts.
Plusieurs agents spécialisés peuvent collaborer comme une escouade numérique, sans fatigue, sans décalage horaire, et avec une capacité d’apprentissage continu. Ces équipes virtuelles travaillent 24/7. Autrement dit, l’IA agentique ne promet pas seulement de travailler « plus vite » : elle permet de travailler autrement, en libérant du temps humain pour la stratégie, la créativité et la relation.

Une technologie surestimée ?
Si l’IA agentique promet des gains spectaculaires, elle soulève aussi des inquiétudes, notamment en ce qui concerne le contrôle.
- Déléguer à un agent, c’est lui donner du pouvoir de décision. Comment garantir qu’il ne prenne pas une initiative risquée, coûteuse ou contraire aux intentions de l’utilisateur ?
- Se pose aussi la question de la fiabilité. Une erreur bénigne dans une réponse de chatbot peut être corrigée en quelques secondes, mais une erreur dans un agent autonome peut avoir des conséquences en cascade. C’est l’effet « erreur amplifiée par l’autonomie ».
- Et puis, qui est juridiquement responsable si un agent signe un contrat inadapté, manipule des données sensibles ou agit contre la réglementation ?
Pour éviter une telle dérives, des chercheurs proposent d’intégrer un « superego agent » chargé de vérifier que les actions respectent des valeurs humaines (par exemple culturelles ou individuelles).
Au-delà de ces problématiques, Gartner alerte sur une dérive marketing : certaines entreprises rebaptisent de simples chatbots en « agents IA » pour surfer sur la hype. On estime que plus de 40 % des projets d’IA agentique devraient être abandonnés d’ici 2027 faute de valeur réelle…
Et demain : une société d’agents autonomes ?
L’avenir de l’IA agentique s’annonce aussi fascinant que complexe. D’abord, nous allons assister à une explosion du nombre d’agents. OpenAI estime que nous aurons bientôt des millions d’agents actifs dans le cloud, interconnectés et supervisés par des humains. Un peu comme une nouvelle « force de travail numérique ».
Par la suite, une fois intégrés dans des humanoïdes comme Tesla Optimus ou Unitree G1, les agents ne se limiteront plus au numérique. Ils agiront dans le monde réel. Imaginez un agent chargé de la logistique, capable de passer du planning informatique à la manutention physique… Ainsi, des géants comme Accenture se préparent à former 700 000 employés pour travailler avec ces nouveaux collègues virtuels. L’agentique est un changement organisationnel très profond.
Comme pour le RGPD ou l’IA Act européen, les gouvernements devront donc fixer un cadre légal. L’objectif sera d’encadrer l’autonomie des agents et de définir les responsabilités. L’agentique pave la voie d’une société où des agents numériques et physiques travailleront main dans la main avec nous. Mais son adoption massive dépendra de la capacité à maîtriser ses risques, à instaurer la confiance et à redéfinir le rôle de l’humain…

Conclusion : Agentique, un équilibre à trouver entre IA autonome et humain responsable
L’IA agentique marque un grand changement : on quitte l’ère des outils réactifs pour entrer dans celle des acteurs autonomes. Ces systèmes décident, planifient et exécutent, et bouleversent déjà des secteurs aussi variés que le retail, le développement logiciel ou la robotique domestique. Mais ce pouvoir accru s’accompagne de défis considérables : gouvernance, contrôle, transparence. La promesse est immense, à condition de ne pas perdre de vue la supervision humaine.
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