On vous en parlait début janvier 2025, le géant DeepSeek-V3 vient bousculer l’ordre établi dans l’intelligence artificielle. DeepSeek, une startup chinoise fondée il y a moins de deux ans, défie les géants américains avec une approche innovante et des modèles open source performants à bas coût. En un temps record, elle a gagné en popularité, surpassant des acteurs comme OpenAI, Meta et Nvidia, et déclenchant une onde de choc sur les marchés financiers. Entre panique dans la Silicon Valley et attaques cybernétiques, DeepSeek est déjà vu comme un basculement dans l’équilibre du marché américain.
Un coup de pied dans la fourmilière américaine
L’arrivée de DeepSeek-V3 sur le marché de l’IA en ce début d’année 2025 ébranle les géants américains. Alors que les Big Tech investissent des milliards dans des infrastructures massives et des supercalculateurs, la startup chinoise adopte une stratégie radicalement différente.
Son modèle phare, DeepSeek-R1, rivalise avec GPT-4 mais a été développé pour 95 % moins cher, sans recourir aux puces Nvidia. De ce fait, DeepSeek n’a pas besoin d’immenses data centers énergivores, de quoi ridiculiser les stratégies d’investissement des entreprises occidentales.
L’impact de DeepSeek a été immédiat et les grandes entreprises américaines se sont laissées surprendre. En une journée Nvidia a perdu 17 %, soit 589 milliards de dollars, de capitalisation boursière. Chez Meta, l’état d’urgence est déclaré : l’entreprise a mis en place quatre cellules de crise pour analyser comment DeepSeek parvient à obtenir des performances aussi élevées avec un budget aussi réduit. Certains analystes parlent déjà d’une remise en cause du monopole américain sur l’IA.
Et DeepSeek ne s’arrête pas là. En plus de son modèle de langage, la startup attaque le marché de la génération d’images avec Janus-Pro, une IA capable de rivaliser avec DALL-E 3 d’OpenAI et Stable Diffusion 3. Open source et peu gourmand en ressources, Janus-Pro surpasse ses concurrents sur plusieurs benchmarks, ajoutant une nouvelle pression sur les géants du secteur.
L’open source, grand gagnant de la compétition
Alors qu’OpenAI et Google ferment progressivement l’accès à leurs modèles, DeepSeek prend le contre-pied total en misant sur l’open source. Cette approche lui permet d’attirer une vaste communauté de chercheurs et de développeurs, bénéficiant ainsi d’un florilège de retour pour l’amélioration continue de ses modèles.
Cette stratégie est même saluée par Yann LeCun, scientifique en chef de l’IA chez Meta, qui voit en DeepSeek “une validation de l’open source comme norme dominante” dans le futur de l’intelligence artificielle. Le succès de la startup chinoise met en lumière les failles des modèles propriétaires et pourrait obliger les Big Tech à réévaluer leur stratégie.
Jusqu’ici dominée par les entreprises américaines, la course à l’intelligence artificielle prend un virage inattendu. Reste à savoir si DeepSeek saura ouvrir la porte à des modèles venant du monde entier où s’il ne sera qu’une anomalie de passage.
Un succès qui dérange
Face à son succès retentissant et un timing presque trop parfait, DeepSeek est devenu la cible d’attaques cybernétiques massives. Depuis plusieurs jours, la startup chinoise subit une vague inédite de cyberattaques, l’obligeant à restreindre les inscriptions de nouveaux utilisateurs. L’origine de ces attaques reste floue, mais leur timing interroge : elles surviennent juste après que DeepSeek a dépassé ChatGPT sur l’App Store et fait plonger Nvidia en Bourse, alors complot ou ironie du sort ?
Pour autant, DeepSeek marque un tournant dans l’histoire du développement de l’intelligence artificielle. En prouvant qu’il est possible de concevoir des modèles ultra-performants avec peu de ressources, la montée en puissance de DeepSeek symbolise une rupture et soulève une question existentielle pour notre futur : Est-il nécessaire que les technologies d’IA soient si coûteuses et énergivores à une époque où l’humanité s’apprêtent à franchir un point de non-retour ?
