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Manus : l’agent IA autonome chinois qui dépasse ChatGPT ?

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Manus est une intelligence artificielle développée par la startup chinoise Monica. Capable d’agir de manière autonome, de planifier et d’exécuter des tâches complexes sans supervision humaine, cet agent IA bouscule la frontière entre simple chatbot et véritable assistant numérique. Découvrez tout ce qu’il faut savoir ! 

Longtemps, l’intelligence artificielle s’est contentée de répondre. On lui posait une question, elle renvoyait un texte plus ou moins pertinent. Puis sont arrivés les agents : des IA capables non seulement de générer du contenu, mais aussi de planifier, de chercher, d’agir. Comme un assistant proactif.

C’est dans cette nouvelle course que s’engouffre Manus, un agent IA chinois lancé début 2025 par la startup Monica. Ce nom ne vous dit peut-être rien, et c’est normal : l’accès à Manus est ultra-restreint, limité à quelques élus disposant d’un code d’invitation. Pourtant, ce mystérieux outil enflamme les forums spécialisés, explose les benchmarks, et promet d’aller plus loin que ChatGPT, Claude ou Gemini.

Mais qu’est-ce que Manus, concrètement ? Pourquoi fait-il tant parler de lui ? Est-ce un simple coup marketing, ou le précurseur d’une nouvelle génération d’IA ? Décryptage.

Une IA qui ne discute pas, mais agit

Oubliez les chatbots passifs. Manus se veut un agent IA autonome : il comprend une tâche, la découpe, la planifie, et l’exécute intégralement. Sans qu’on doive lui tenir la main à chaque étape. C’est toute la promesse de la startup Monica, officiellement enregistrée à Singapour mais majoritairement développée depuis la Chine.

Le projet est piloté par Xiao Hong, entrepreneur inconnu du grand public mais bien connecté dans l’écosystème tech chinois. Lancé en mars 2025, Manus a été présenté comme un agent capable de rivaliser avec les meilleurs modèles occidentaux… mais avec une approche radicalement différente. 

Là où GPT-4 ou Claude 3.5 brillent par leur puissance conversationnelle, Manus mise sur la capacité d’exécution. Besoin de créer un site, de générer un tableau de suivi ou d’analyser des CV ? Il s’en charge de A à Z, en déclenchant lui-même les étapes nécessaires.

Et surtout, il n’attend pas vos ordres ligne par ligne. Donnez-lui un objectif, par exemple « compare les prix immobiliers à Bordeaux et fais un dashboard », et il se débrouille. Recherche, extraction de données, génération de code, export du fichier, tout y passe. Mais ce côté « agent secret numérique » a aussi son prix. 

Accéder à Manus, aujourd’hui, relève de l’exploit : l’accès est limité par un système d’invitation, avec des codes qui se revendent parfois jusqu’à 7 000 dollars sur les marchés gris. Officiellement, il s’agit de contrôler la montée en charge. Officieusement, c’est aussi un moyen d’entretenir la hype, à la manière d’un Clubhouse époque pandémie ou d’un Notion fermé.

Ce mystère bien orchestré, combiné à des démonstrations impressionnantes (et quelques ratés spectaculaires), fait de Manus un objet d’attention autant que de suspicion. D’autant qu’il s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une Chine bien décidée à montrer qu’elle peut, elle aussi, dominer le terrain de l’IA avancée.

Un robot effectuant une analyse en temps réel de données avec des graphiques et des statistiques sur un écran.

Comment ça marche ? Une armée d’agents dans un Cloud

Derrière Manus, il n’y a pas une seule IA omnisciente. Il y a un orchestre d’agents spécialisés qui travaillent ensembleChaque tâche est automatiquement découpée en sous-tâches : planification, recherche, rédaction, vérification, export… Chaque agent a son rôle, son domaine d’expertise, et tous interagissent via un environnement virtualisé basé sur Linux en sandbox cloud.

Autrement dit : Manus, ce n’est pas une IA dans une boîte, c’est un petit système d’exploitation autonome qui s’exécute dans les nuages. Il est capable de naviguer sur le web (vraiment), d’ouvrir des pages, d’écrire du code, de le tester, de générer des documents, de les ranger dans des dossiers, voire de créer une arborescence de site web ou d’automatiser une veille concurrentielle.

Côté moteurs cognitifs, Manus ne s’appuie pas sur un LLM maison. En tout cas, pas officiellement. Il orchestrerait plusieurs modèles existants : notamment Claude 3.5 Sonnet (Anthropic) pour la logique générale, et des versions modifiées du modèle Qwen d’Alibaba. Ce choix soulève des questions : est-ce vraiment une IA chinoise, si son cœur est Anthropic ? Pas si sûr. Mais ce qui est certain, c’est que l’ingénierie d’agents, le système d’orchestration, et la couche d’interface sont entièrement conçus par l’équipe de Monica.

Et cette couche est redoutable. À l’inverse d’un prompt dans ChatGPT, Manus utilise des structures plus complexes : il génère des chaînes d’intention, déclenche des actions en arrière-plan, vérifie les résultats, et recommence si besoin. Le tout dans une logique d’auto-correction permanente. En clair : Manus ne fait pas que générer du texte. Il s’organise, agit, persiste… parfois même mieux que certains stagiaires humains !

Productivité dopée… et syndrome du robot têtu

Les cas d’usage parlent d’eux-mêmes : Manus peut créer un site e-commerce en une commande, générer une stratégie SEO complète, analyser une base de données RH, ou rédiger un rapport juridique en format Word avec sommaire, sources et annexes. Le tout en quelques minutes. Evidemment, certains utilisateurs s’en servent déjà pour automatiser des tâches concrètes. Recherche de subventions, analyse financière de portefeuilles, planification d’événements… ou tout simplement pour coder rapidement des mini-apps. 

Mais tout n’est pas si fluide. Car si Manus agit seul, il agit parfois bizarrement. Plusieurs bêta-testeurs ont rapporté des bugs spectaculaires : agents coincés en boucle, erreurs de logique (comme chercher un prix moyen en copiant des balises div de pub), ou oublis de vérification

Dans certains cas, l’IA va jusqu’au bout de la tâche… mais sans se rendre compte qu’elle s’est trompée dès le début. C’est ce qu’on appelle dans le jargon le syndrome du robot têtu : une IA qui travaille dur, mais pas toujours bien. Là où ChatGPT vous demande à chaque étape « tu veux que je continue ? », Manus fonce quitte à se planter.

C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Il préfigure un monde où l’on délègue vraiment, et donc où les erreurs ne sont plus visibles avant d’être coûteuses. Et cela pose une autre question : si on délègue à des IA aussi actives, sommes-nous prêts à leur faire confiance ?

Illustration de personnes utilisant la technologie autour d'une figure robotique représentant Manus, avec des graphiques et des données affichées

Manus face à GPT, Claude et DeepSeek : un cran au-dessus ?

Si Manus fait autant de bruit, ce n’est pas seulement à cause de sa rareté ou de son marketing. C’est aussi parce qu’il écrase ses concurrents sur certains benchmarks, et notamment GAIA, l’un des seuls tests conçus pour évaluer les capacités d’agents autonomes. Sur ce benchmark, il affiche 86,5 % de réussite au niveau 1, contre environ 74,3 % pour GPT-4 et 67,9 % pour DeepSeek R1

Même à des niveaux plus complexes, il reste en tête. Et ce n’est pas un détail : GAIA ne teste pas la qualité d’une réponse isolée, mais la capacité d’un agent à planifier, exécuter, et vérifier une série d’actions cohérentes. Exactement le terrain de jeu de Manus !

ChatGPT est un excellent compagnon de conversation. Claude 3.5 est ultra fiable pour reformuler, synthétiser, rédiger. Mais Manus, lui, agit dans la durée, en mode solo. C’est cette différence de nature qui rend les comparaisons difficiles. Là où les LLM traditionnels brillent par leur intelligence linguistique, Manus propose une forme d’intelligence opérationnelle. Il s’en fiche d’être élégant, il veut être utile. Un peu comme si on comparait un conseiller client très poli avec un assistant personnel qui range vraiment votre garage.

Et DeepSeek, souvent présenté comme le challenger chinois d’OpenAI ? Il impressionne par son rapport qualité/prix et ses performances de LLM. Mais jusqu’ici, il n’a pas encore déployé un équivalent pleinement autonome comme Manus. En matière d’agents, Manus garde donc une longueur d’avance… pour l’instant.

Le prix de l’autonomie : puissance, mais à quel coût ?

Ce que Manus apporte en efficacité, il le facture en retour. Au sens propre comme au sens technique. Le plan Pro est proposé à 199 €/mois, avec 19 900 crédits permettant quelques tâches simultanées. Problème : certaines actions consomment des centaines de crédits. Un site web généré ? Parfois 800 crédits d’un coup. Un audit Excel complet ? Idem. Résultat : on atteint vite la limite, et certains utilisateurs parlent déjà de « premium frustrant ».

Côté infrastructure, derrière son interface épurée, Manus exécute des dizaines de processus à la fois : requêtes web, code Python, traitement de fichiers… Cette intensité fait exploser la consommation de tokens, mais aussi les besoins en cloud, RAM et GPU. Une simple session utilisateur peut engendrer 1 500 fois plus de tokens qu’un chatbot standard.

À grande échelle, cela pose deux problèmes : le coût pour l’éditeur, et l’empreinte carbone de l’outil. D’autant plus que Monica ne possède pas (encore) ses propres LLM. Manus dépend d’infrastructures comme Claude ou Qwen, avec tout ce que cela implique en termes de facturation API.

Et en termes de transparence ? Plusieurs voix s’élèvent contre le flou qui entoure Manus. Est-ce vraiment un agent full-stack ? Utilise-t-il des données utilisateurs pour affiner ses réponses ? Où sont hébergées les données ? Monica assure être conforme aux standards internationaux, mais la localisation technique de l’équipe (Chine) soulève des inquiétudes, notamment sur la souveraineté des données…

Et pourtant, malgré ces failles, Manus continue de séduire. Pourquoi ? Parce qu’il offre un avant-goût concret du futur. 

Professionnel réfléchissant à l'analyse des modèles d'IA avec des graphiques de performance affichés sur l'écran.

Simple buzz ou nouvelle ère de l’IA ?

Il est encore trop tôt pour dire si Manus marquera l’histoire de l’IA comme un tournant ou comme un feu de paille. Mais une chose est sûre : il pose les bonnes questions.

Peut-on confier des tâches complexes à une IA sans surveillance ? Quels outils de contrôle devons-nous mettre en place pour encadrer un agent qui exécute des actions réelles ? Sommes-nous prêts à déléguer non plus juste des réponses, mais des décisions concrètes ?

Manus n’est peut-être pas parfait. Il est même parfois incohérent, verbeux, ou têtu. Mais il représente la transition vers une IA qui sort du mode « réactif » pour devenir véritablement proactive. Et ce changement ne concerne pas que Manus. Elle annonce une tendance plus large, dans laquelle les IA deviennent des collaborateurs à part entière.

Capables de travailler en autonomie sur des pipelines de données, de l’automatisation métier, ou de la production d’analyses stratégiques. On le constate déjà avec le récent lancement de ChatGPT Agent par OpenAI, ou de Gemini DeepThink chez Google. 

Conclusion : Manus, l’agent qui transforme l’IA en exécutant multitâche

Manus fascine autant qu’il inquiète. Agent IA autonome, connecté au web, capable de prendre des initiatives et de générer des livrables sans intervention humaine… Il donne un aperçu très concret de ce que pourrait être l’IA de demain : non plus un outil, mais un assistant exécutif. Reste à savoir si nous aurons la capacité technique, éthique et stratégique de suivre cette évolution…

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Vous savez tout sur Manus. Pour plus d’informations sur le même sujet, découvrez notre dossier complet sur les agents IA et notre dossier consacré à DeepSeek

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