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Feature Engineering : Qu’est-ce que c’est ? Quelle importance en IA ?

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Un professionnel analysant des graphiques et des données sur un écran d'ordinateur, illustrant le concept de feature engineering.

Le Feature Engineering est l’art de transformer des données brutes en variables intelligentes, compréhensibles par les modèles de machine learning. C’est une étape cruciale, souvent sous-estimée, qui peut faire toute la différence. Découvrez tout ce qu’il faut savoir !

Les algorithmes de Machine Learning sont souvent perçus comme de puissantes boîtes noires. Ils sont capables de prédire la fraude, diagnostiquer une maladie ou recommander le bon film, mais comment ?

En réalité, leur performance dépend d’un ingrédient bien plus discret : les données d’entrée. Et plus précisément, la façon dont ces données sont préparées, transformées, enrichies. Ce travail d’orfèvre porte un nom : le Feature Engineering. Littéralement, l’ingénierie des variables.

C’est une étape-clé du pipeline de Machine Learning, souvent négligée par les débutants, mais chérie des Data Scientists aguerris. Pourquoi ? Parce qu’un bon modèle sur de mauvaises variables reste… un mauvais modèle. Tandis qu’un algorithme simple peut briller avec de bonnes features bien pensées. Commençons par clarifier ce que recouvre ce concept fondamental !

L’art de transformer les données en or prédictif

Le Feature Engineering consiste tout simplement à transformer des données brutes en variables exploitables par un modèle de Machine Learning. Il s’agit à la fois de nettoyer, structurer, enrichir et reformuler l’information pour en extraire toute la valeur prédictive.

Prenons un exemple simple. Une colonne « Date de commande » brute, telle quelle, ne dit pas grand-chose à un modèle. 

En revanche, si on en extrait le jour de la semaine, le mois, ou un indicateur « férié ou non », on obtient des variables nettement plus parlantes pour prédire un volume d’achat. Idem pour une adresse IP : transformée en pays ou en fuseau horaire, elle devient un signal utile.

Attention, le feature engineering est souvent confondu avec deux notions proches. Le data cleaning, qui vise à corriger les erreurs ou valeurs manquantes, et la feature selection, qui intervient plus tard pour choisir les variables les plus pertinentes. Ici, on est dans une logique créative : fabriquer, transformer, combiner. Une même donnée source peut donner naissance à plusieurs variables intelligentes. C’est un travail qui mêle intuition métier, rigueur statistique… et parfois un peu de flair.

Personne utilisant un ordinateur portable pour interpréter des graphiques et analyser des données dans le cadre de l'ingénierie des caractéristiques.

Une bonne variable vaut mille lignes de code

On pourrait croire que ce sont les algorithmes qui font tout le travail. Mais en réalité, un modèle dépend des données qu’on lui donne à manger. Même les architectures les plus avancées restent dépendantes des variables qu’on leur fournit. Un exemple classique : vous cherchez à prédire le taux de résiliation d’un abonnement. Si vous vous contentez des données brutes (âge, genre, date d’inscription), vos prédictions seront limitées. 

Mais si vous ajoutez des variables créées à partir du comportement (nombre de connexions dans les 30 derniers jours, durée moyenne d’utilisation, évolution de la fréquence d’usage…), vos performances peuvent décoller. Et ce n’est pas qu’un ressenti d’expert : une étude intitulée IEEE Transactions on Knowledge and Data Engineering montre que le gain en performance issu du feature engineering dépasse souvent celui lié au choix de l’algorithme.

On peut raisonnablement estimer que 80% du travail réside dans le Feature Engineering, contre 20% pour l’entraînement. Cette étape est donc déterminante, et trop souvent sous-estimée. C’est aussi là que l’expertise humaine prend toute son importance : comprendre le métier, identifier les bons signaux faibles, et savoir les transformer en variables exploitables… voilà le vrai pouvoir du Feature Engineering.

Les grandes techniques à connaître

Passons aux choses concrètes : comment fait-on, en pratique, du Feature Engineering ? Voici quelques techniques clés que tout Data Scientist ou analyste devrait maîtriser.

D’abord, l’encodage des variables catégorielles. Les modèles ont besoin de nombres. Donc une variable comme « Type de client » (VIP, classique, nouveau) doit être transformée. On parle de Label encoding pour un ordre implicite, et de One-hot encoding pour des catégories indépendantes. Mais attention au piège du « fléau de la dimension » si vous avez trop de catégories…

Parlons aussi de normalisation et standardisation. Certaines variables numériques ont des échelles très différentes. Pour éviter que l’une domine l’autre dans les calculs, on les ramène à des échelles comparables : StandardScaler (centré réduit) pour les modèles linéaires, et MinMaxScaler pour les réseaux de neurones ou les distances. 

La création de nouvelles features, quant à elle, consiste à combiner deux colonnes, créer des ratios, faire des regroupements temporels ou géographiques… Par exemple, « revenu / nombre de personnes dans le foyer » donne une variable bien plus parlante que les deux séparément.

Autre classique : le feature crossing consiste à créer une interaction entre deux variables (ex : âge x niveau d’étude). En outre, la gestion des valeurs manquantes et des outliers vise à imputer une valeur moyenne, à utiliser des indicateurs de présence de données manquantes, à supprimer ou transformer les extrêmes… 

Ces étapes font toutes partie intégrante du Feature Engineering. Un exemple simple : ajouter une variable booléenne indiquant si une donnée est manquante permet souvent de révéler un effet caché (un prêt refusé ? un client qui ne renseigne pas son revenu ?). L’ingénierie de variables est donc un mélange de bon sens, de rigueur statistique et de créativité. Voyons à présent comment l’adapter aux différents types de données

Personne analysant des données avec un graphique sur l'ingénierie des caractéristiques, mettant en avant les fonctionnalités dans un environnement technologique.

À chaque type de données ses astuces

Toutes les données ne se traitent pas de la même manière. Chaque type appelle ses propres techniques de feature engineering, souvent subtiles mais toujours décisives.

Les données numériques sont les plus directes à manipuler, mais elles réservent des surprises. Il ne suffit pas de les injecter telles quelles. Il faut les mettre à l’échelle, parfois les transformer (log, racine carrée) ou encore détecter les seuils significatifs. Par exemple, un revenu brut peut être peu informatif, alors qu’un revenu catégorisé par tranches peut débloquer des corrélations cachées.

Quid des données catégorielles ? On l’a vu : encoder correctement est fondamental. Mais il est aussi possible d’en extraire de la valeur via des statistiques agrégées. On peut citer pour exemple le revenu moyen par profession, ou des regroupements manuels pour réduire le nombre de classes. Une astuce est de regrouper les catégories rares en « Autres » pour éviter des colonnes inutiles.

De leur côté, les données temporelles sont un champ d’exploration immense. Une simple « date d’inscription » peut donner l’ancienneté, le jour de la semaine, la saison, ou l’écart avec un autre événement (ex : entre deux achats). 

Une autre technique puissante est de transformer le temps en cycle (ex : sinusoïde pour les heures ou les mois). À partir des données textuelles, même sans NLP avancé, on peut extraire des indicateurs simples mais utiles : longueur du texte, nombre de majuscules, d’emojis, de mots spécifiques… Il est même possible d’extraire un score de sentiment via une API externe. Ce sont parfois ces « text features » bricolées qui font toute la différence.

En ce qui concerne les données image, son, ou vidéo, le feature engineering passe souvent par l’extraction automatisée de descripteurs : histogrammes de couleurs, contours, MFCC pour le son… Mais depuis l’essor du deep learning, on utilise souvent des modèles pré-entraînés comme CNN ou RNN pour extraire automatiquement des vecteurs de features.

Chaque type de donnée peut donc être enrichi, pourvu qu’on sache où chercher. Mais faut-il forcément le faire soi-même… ou peut-on automatiser l’opération ?

Automatiser ou non ? L’essor du Feature Engineering automatique

Avec l’essor des outils d’AutoML, une question agite la communauté data : peut-on automatiser le feature engineering ?

Des solutions comme Featuretools, DataRobot, H2O.ai, ou Google Cloud AutoML permettent de générer automatiquement des variables à partir de datasets bruts. Elles détectent les types de données, les relations entre tables, appliquent des transformations courantes, testent des combinaisons… En quelques minutes, on peut obtenir des centaines de features. C’est particulièrement utile pour prototyper rapidement, travailler sur des bases larges et complexes, ou même pour démocratiser l’usage du ML dans des équipes non techniques

Mais cette automatisation a ses limites. Les features générées sont parfois incompréhensibles, redondantes, ou sur-optimisées. Et surtout : elles passent à côté du contexte métier, là où l’humain peut flairer une intuition décisive. Autrement dit, l’automatisation peut booster les performances, mais pas remplacer la compréhension. Le meilleur combo ? L’humain définit les grandes logiques, l’outil explore les variantes.

Illustration d'un professionnel travaillant sur l'ingénierie des caractéristiques avec des graphiques et des données sur plusieurs écrans.

Deep learning : la fin du feature engineering ? Pas si vite

L’arrivée du Deep Learning a elle aussi bousculé les habitudes. On entend souvent que ces modèles « se passent de feature engineering », puisqu’ils apprennent directement les représentations pertinentes à partir des données brutes. Et c’est vrai… en partie.

Les réseaux de neurones convolutifs (CNN) savent extraire des motifs visuels à partir de pixels. Les LSTM et transformers identifient des patterns dans les séquences temporelles ou le texte sans qu’on ait besoin d’extraire manuellement des features. Mais cette automatisation ne rend pas le feature engineering obsolète. Pourquoi ? D’abord, parce que dans beaucoup de cas métiers, les datasets sont tabulaires. C’est-à-dire sous forme de colonnes classiques (âge, revenu, date, etc.). Et sur ce terrain, les modèles Deep Learning sont souvent moins performants que des approches classiques comme XGBoost, Random Forest.

Ensuite, même dans des architectures profondes, le feature engineering peut réduire la complexité d’un problème, améliorer la convergence du modèle, ou fournir des signaux que le réseau aurait mis beaucoup de temps à détecter. Dans les projets réels, la compréhension humaine reste indispensable. Un modèle qui performe sans qu’on sache pourquoi n’est pas toujours exploitable. Et le feature engineering permet justement de rendre le modèle plus lisible, en créant des variables proches du métier.

Donc oui, le deep learning automatise certaines étapes. Mais le Feature Engineering reste un précieux atout, surtout sur les données classiques.

Conclusion : le feature engineering, la vraie clé des modèles IA performants

En transformant les données brutes en véritables signaux, le Feature Engineering éclaire les modèles et fait le lien entre le savoir métier et la puissance algorithmique. C’est souvent ce travail de l’ombre qui permet à un modèle basique de surpasser une architecture complexe. Un bon Data Scientist, ce n’est pas seulement quelqu’un qui connaît les algorithmes. C’est aussi un artisan des variables, capable de voir ce que les autres ignorent.

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Équipe discutant de l'ingénierie des fonctionnalités autour d'un tableau de présentation, avec des graphiques de données et des éléments visuels de statistiques.

Vous savez tout sur le Feature Engineering. Pour plus d’informations sur le même sujet, découvrez notre dossier complet sur le Machine Learning et notre dossier consacré à AutoML

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