TALN ou Traitement Automatique du Langage Naturel : tout savoir sur cette branche de l’IA !

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Le Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN) est une branche de l’intelligence artificielle qui se concentre sur l’interaction entre les ordinateurs et les humains via le langage naturel. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce domaine de recherche en pleine expansion !

Dans le passé, pour interagir avec les ordinateurs, nous utilisions principalement le clavier et la souris. Toutefois, grâce à l’IA, les machines peuvent désormais comprendre, interpréter et répondre de manière intelligente aux commandes et aux textes fournis par les utilisateurs humains.

Cette prouesse est liée à une technologie dénommée TALN : le Traitement Automatique du Langage Naturelle. Avec l’essor des assistants virtuels, des systèmes de traduction automatique, des chatbots et bien d’autres applications, elle est à présent sous le feu des projecteurs !

Son histoire débute avec les premiers outils de traduction automatique nés dans les années 1950, mais ce n’est qu’avec les avancées en Machine Learning et en traitement des données que des progrès majeurs ont pu être réalisés pour stimuler de nombreuses innovations technologiques…

Alors, qu’est-ce que le TALN, quels sont ses fondamentaux, quels algorithmes se cachent derrière son fonctionnement et quelles sont ses applications ? C’est ce que vous allez découvrir dans la suite de ce dossier !

L’analyse de données pour percer les secrets du langage

Complexe et multiforme, le langage naturel se compose de plusieurs concepts qui doivent être compris et analysés pour permettre un traitement automatisé.

La syntaxe concerne la structure des phrases et les règles qui régissent l’organisation des mots. Elle permet de déterminer si une phrase est grammaticalement correcte, et d’identifier les relations entre ses différents éléments.

De son côté, la sémantique traite de la signification des mots et des phrases. Elle est essentielle pour comprendre le sens des textes et pour effectuer des tâches comme la désambiguïsation lexicale et l’extraction de l’information.

Une autre notion est la pragmatique, qui se concentre sur l’utilisation du langage dans le contexte et sur la manière dont les contextes influencent l’interprétation du sens.

Pour faire simple, elle est indispensable pour comprendre les intentions derrière les phrases et pour gérer les aspects comme l’ironie et l’humour.

La morphologie quant à elle est l’étude de la structure des mots et de leurs variations. Elle inclut l’analyse des préfixes, des suffixes, des radicaux et des inflexions.

La phonologie, enfin, concerne les sons du langage et leur organisation. Elle est plus pertinente pour les systèmes de reconnaissance et de synthèse vocale.

Ainsi, le TALN englobe une variété de tâches visant chacune à résoudre des aspects spécifiques de la compréhension et de la génération du langage.

L’analyse lexicale implique la segmentation du texte en unités plus petites, comme les mots et les tokens, et l’identification de leurs propriétés morphologiques.

En revanche, pour déterminer la structure grammaticale des phrases, on utilise l’analyse syntaxique qui permet de construire des arbres ou des dépendances syntaxiques.

Une analyse sémantique vise à comprendre le sens des mots et des phrases, notamment via la désambiguïsation des mots et l’interprétation des relations sémantiques.

Au-delà de l’analyse, le TALN permet de générer du texte : créer des phrases et des textes cohérents et significatifs à partir de données structurées ou d’autres formes de représentation interne.

Il permet aussi la traduction automatique, à savoir la conversion des textes d’une langue à une autre en préservant le sens et le style aussi fidèlement que possible.

On peut aussi l’utiliser pour résumer un texte long en le condensant dans une version plus courte, tout en conservant les informations essentielles et le sens global.

Ces différentes tâches forment la base du TALN, sur laquelle reposent les techniques avancées et les applications pratiques que nous allons évoquer à présent.

Les techniques et algorithmes du TALN

Les modèles statistiques et les algorithmes de Machine Learning sont le cœur battant du TALN moderne. Ce sont eux qui permettent aux machines d’apprendre des patterns dans les données textuelles, et d’effectuer les diverses tâches de traitement du langage.

Par exemple, les algorithmes de classification et de régression sont utilisés pour des tâches comme l’étiquetage des parties du discours, l’analyse de sentiments et la classification de textes.

Parmi les plus couramment utilisés, on peut citer les machines à vecteurs de support (SVM), les forêts aléatoires ou encore les régressions logistiques.

En parallèle, les modèles de langage comme les n-grammes, les modèles cachés de Markov (HMM) et les modèles bayésiens servent à prévoir la probabilité de séquences de mots : un processus indispensable pour la reconnaissance vocale, la correction orthographique et la génération de texte.

Avant l’ère du Machine Learning, toutefois, les systèmes de TALN étaient principalement basés sur des règles. Ces approches sont moins courantes aujourd’hui, mais restent utiles dans certains contextes.

Les systèmes basés sur des règles utilisent des ensembles de règles grammaticales codées manuellement, afin d’analyser et de générer du langage. Il s’agit par exemple de grammaires contextuelles ou de réseaux de transition d’état.

Plus récemment, les avancées en Deep Learning ont révolutionné le TALN. Elles permettent des performances bien supérieures aux méthodes traditionnelles.

Les RNN (réseaux de neurones récurrents), notamment les LSTM (Long Short-Term Memory) et GRU (Gated Recurrent Units) sont utilisés pour les tâches séquentielles comme la traduction et la génération de texte.

De même, les CNN (réseaux de neurones convolutifs) sont initialement développés pour la vision par ordinateur, mais ont aussi été appliqués au TALN pour des tâches comme l’analyse de sentiments.

Les modèles basés sur les Transformers, tels que BERT et GPT, ont eux aussi amélioré significativement les capacités du TALN. Ils permettent une meilleure compréhension du contexte grâce à l’attention bidirectionnelle et sont à la base des avancées les plus récentes.

À quoi ça sert ? Quelles sont les applications ?

L’une des applications clés du TALN est l’analyse des sentiments. Elle consiste à détecter les émotions exprimées dans un texte.

C’est une pratique très courante dans le marketing, la gestion de la réputation en ligne et l’étude des avis des consommateurs.

À l’aide des algorithmes de classification et des réseaux de neurones, les systèmes de TALN peuvent identifier les sentiments positifs, négatifs ou neutres dans les critiques de produits, les commentaires sur les réseaux sociaux ou encore les articles d’actualité.

Ainsi, les entreprises sont en mesure de surveiller les opinions publiques, d’adapter leurs stratégies marketing et de répondre aux besoins des clients.

Au-delà des réseaux sociaux et autres retours clients, les technologies de TALN se révèlent très utiles pour extraire et rechercher des informations pertinentes dans d’immenses ensembles de données textuelles.

Les moteurs de recherche tels que Google utilisent de tels algorithmes pour comprendre les requêtes des utilisateurs et fournir les résultats les plus pertinents. Tout le fonctionnement d’internet repose donc sur ce système.

En outre, les assistants virtuels comme Siri, Alexa ou Google Assistant reposent eux aussi sur le TALN. Ils utilisent des technologies de reconnaissance vocale, de compréhension du langage naturel et de génération de réponses pour interagir avec les utilisateurs de manière fluide et naturelle.

La même technologie est exploitée pour les chatbots, notamment ceux qui automatisent le service client en fournissant des réponses instantanées aux questions courantes. Ils aident à la résolution des problèmes et permettent donc d’accélérer les opérations des entreprises.

Néanmoins, l’application la plus connue et répandue du TALN reste probablement la traduction automatique. Depuis les premiers systèmes basés sur des règles jusqu’aux modèles de traduction neuronale de dernière génération, des progrès considérables ont été réalisés.

Parmi les outils les plus populaires dans ce domaine, on peut citer Google Traduction ou DeepL. Ils utilisent des réseaux de neurones profonds pour produire des traductions aussi précises que naturelles.

L'ambiguïté du langage naturel : un obstacle à surmonter

L’un des principaux défis du TALN est de gérer l’ambiguïté et la complexité inhérentes au langage humain. Les mots peuvent avoir plusieurs significations, et les phrases peuvent être interprétées de différentes manières selon leur structure.

Par exemple, en anglais, le mot « Bark » peut désigner l’écorce d’un arbre ou l’aboiement d’un chien. Les systèmes de TALN doivent donc être capables de désambiguïser correctement ces termes en fonction du contexte.

Le sens des mots et des phrases peut aussi changer selon le contexte et la culture. Les idiomes, les expressions idiomatiques et les références culturelles posent des défis supplémentaires.

Par exemple, l’expression « kick the bucket » signifie « mourir » en anglais familier, mais sa traduction littérale (botter le seau) serait incompréhensible dans une autre langue sans connaissance culturelle.

Un autre problème est que les modèles de TALN peuvent refléter et amplifier les biais présents dans les données sur lesquels ils sont entraînés, ce qui soulève des préoccupations éthiques.

Les données textuelles utilisées pour l’entraînement peuvent en effet contenir des biais culturels, sociaux et de genre.

Par exemple, si un modèle est formé principalement sur des textes en anglais provenant de sources américaines, il pourrait ne pas bien comprendre ou représenter les cultures et dialectes d’autres régions.

De même, les systèmes de TALN peuvent perpétuer des stéréotypes et des discriminations. Il faut donc développer des méthodes pour identifier et atténuer ces biais dans le but de créer des systèmes à la fois équitables et responsables.

À grande échelle, le traitement du langage naturel peut aussi poser des défis en termes de ressources informatiques et de temps de traitement.

L’analyse et la compréhension de grandes quantités de données textuelles requièrent une puissance de calcul colossale. Seule l’optimisation des modèles permet donc leur fonctionnement sans sacrifice de la précision.

Conclusion : le TALN, une révolution pour les interactions entre l’Homme et la machine

À l’avenir, le domaine du TALN va continuer de se développer grâce à l’émergence de nouvelles technologies. Les futurs modèles de langage génératif comme GPT-5 et les modèles multimodaux intégrant texte ou image vont continuer de repousser les limites.

Il en va de même pour les techniques de transfert d’apprentissage. Par ailleurs, le TALN est de plus en plus intégré avec d’autres domaines de l’IA comme la Computer Vision et l’Internet des Objets.

Ceci permet de créer des systèmes plus complets et polyvalents, tels que des assistants virtuels capables de comprendre à la fois des commandes vocales et des signaux visuels pour une expérience utilisateur plus riche.

De nombreuses industries comme le service client, le marketing ou l’éducation vont très probablement être profondément transformées.

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Vous savez tout sur le TALN. Pour plus d’informations sur le même sujet, découvrez notre dossier complet sur le NLP et notre dossier sur le Deep Learning !

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